Dans l'avion du retour

Publié le par Valérie JEANNOT

Il me demeure de Prague un charme envoûtant et familier tout à la fois, son insidieux empire qui la fait pénétrer dans notre intimité tout en la gardant si lointaine : la massivité des monuments, associée à la caresse des courbes de ses mansardes, des toits, des sculptures.




La douce flatterie chatoyante de ses peintures et mosaïques Art nouveau, leurs impérieux et légers déliés, qui appuient les courbes végétales des portails et balcons.





Cette variété ne s'inscrit-elle pas dans la continuité ? Il y a les maisons brunes, dont la peinture était grattée pour faire apparaître des motifs qui semblent sortis tout droit de l'antiquité gecque.




Art des volumes emboîtés comme des matriochka : Notre-Dame du Tyn, la gothique, déploie en contrepoint, à l'intérieur, le rythme de ses autels baroques où les sombres bois peints sont sertis d'étouffantes colonnes de marbre ou couverts de feuilles d'or.


Sauvée d'une ombre qui semble renforcée par les ors, une tendre pietà fait revivre le Christ dans la paix d'un amour maternel fusionnel. Le corps du Christ et celui de sa mère s'inscrivent dans un cercle parfait au centre du tableau, auquel concourent les têtes inclinées dans une continuité des corps toute de tendresse imprégnée.


On en oublie pour un moment la déclinaison de la souffrance du chemin de croix où j'ai remarqué une scène que je n'avais jamais observée dans une église : la plantation du clou dans le pied. Le comble de l'horreur dans un geste apparemment simple, l'homme a l'air tout à son aise, et le fils de l'homme résigné.

Prague dans la dentelle des branches d'arbres dénudés sur les îles de la Vltava.


Pour souligner la légèreté de la partition où s'inscrit la ligne de ses toits.

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